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Article: Écrans ? Pas avant deux ans !

Écrans ? Pas avant deux ans !

Les enfants de moins de deux ans ne devraient pas être exposés à la télévision ou à tout autre écran, selon la recommandation de la Société canadienne de pédiatrie (SCP). L’exposition aux médias numériques n’est associée à aucun bienfait démontré pour les nourrissons et les tout-petits, et elle peut comporter des risques au plan du développement. 

Or bon nombre d’applications, de jeux éducatifs et d’émissions de télévision sont destinés aux moins de deux ans. Rien ne prouve toutefois que les tout-petits de cet âge absorbent l’information qui leur est proposée. Des recherches ont d’ailleurs démontré que les vidéos spécialement conçues pour les bébés n’avaient aucun effet sur le développement du langage de l’enfant, et pourraient même être associées à un vocabulaire plus restreint et à des retards de langage considérables.

Pourquoi ne pas exposer mon enfant aux écrans?

Pourquoi? Simplement parce que le jeune enfant apprend et se développe en interagissant avec son entourage. Mais plus il est exposé aux écrans, moins il a de temps pour interagir avec les autres. Le hic, c’est que les échanges directs avec ses proches, notamment ses parents et les personnes qui s’occupent de lui, sont essentiels à son développement. Pour apprendre, il doit interagir avec une personne qui le regarde, qui lui dit « tu », qui lui explique ce qu’il est en train de faire. Par exemple, si je dis à ma fille « Viens ma chérie, je mets ton manteau et on va dehors » ou « Donne-moi la main » tout en faisant l’action de mettre son manteau ou de lui donner la main, elle lie l’action au mot, qui prend alors tout son sens.

Ainsi, même si le jeune enfant regarde le programme le plus éducatif qui soit, il n’en retire pas grand-chose parce que pour comprendre, il doit associer les mots aux actions. Rien de mieux que l’échange direct avec l’enfant pour le stimuler pleinement. Parce que rappelez-vous que la meilleure source de stimulation pour votre tout-petit, c’est vous! Parler, lire des histoires ou entrer en contact avec l’enfant par le jeu sont toutes d’excellentes activités pour favoriser son développement.

Si l’interaction avec l’entourage est fondamentale, celle avec l’environnement l’est tout autant! Toucher, déplacer, empiler, faire tomber sont toutes des actions très importantes pour le tout-petit, pour qui le cerveau ne peut se développer sans le toucher. En effet, le jeune enfant doit manipuler des objets avec ses mains, les goûter avec sa bouche, et explorer son environnement réel pour évoluer. 

Par exemple, l’enfant prend une balle et réalise, entre autres, qu’elle est ronde, qu’elle a telle ou telle taille, qu’elle est lourde, légère, qu’il peut la faire rouler. Ou il essaie d’empiler des cubes, et un cube tombe : il recommence et adapte son geste. La Dr. Anne-Lise Ducanda explique que « son cerveau analyse les effets de ses gestes sur les objets réels, et c’est une des conditions pour que son cerveau établisse des connexions cérébrales et se développe ». Ainsi, même s’il appuie sur une tablette, la manie, la bouge, la stimulation provoquée diffère de celle qu’il a en jouant avec un objet réel.

Fait intéressant, des données révèlent qu’il est difficile pour le jeune enfant de transférer les apprentissages de l’écran à la réalité. S’il voit à la télévision un enfant construire une tour de blocs, il ne pourra pas nécessairement reproduire ce geste. C’est pourquoi la tablette ou la télévision sont peu susceptibles, à ce jeune âge, de nourrir ses apprentissages.

On s’entend, dans un monde où l’utilisation des médias numériques est en forte hausse, ce n’est pas si simple de ne pas y exposer son enfant. Sans compter que les écrans peuvent s’avérer pratiques quand on veut souffler un peu, s’accorder un petit temps de répit, faire le souper… Mais bon, si on se fie aux recommandations de la SCP, les moins de deux ans ne devraient pas être exposés aux médias numériques. Si vous y recourez, essayez d’en encadrer le temps d’utilisation et d’être présent le plus possible pour stimuler l’interaction avec votre tout-petit! 

Marie-Philippe Morneau, Collaboratrice

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